Arbres malades : signes à repérer et réflexes à adopter
- Cedric KTORZA
- 24 nov.
- 7 min de lecture

Un arbre malade parle, encore faut-il savoir l’écouter. Dès les premiers symptômes, un diagnostic rapide peut éviter la chute de branches, la propagation de maladies et la perte de l’arbre.
Dans cet article, nous passons en revue tous les signes d’un arbre en mauvaise santé, comment les reconnaître, les erreurs à éviter et dans quels cas faire appel à un arboriste-élagueur professionnel.
Pourquoi repérer tôt un arbre malade ?
Un arbre affaibli ne représente pas seulement un problème esthétique. Il peut :
Devenir dangereux (risque de chute de branches ou de l’arbre entier).
Servir de foyer à des champignons lignivores ou insectes ravageurs qui se propagent aux autres arbres.
Perdre sa vigueur et dépérir lentement, parfois sur plusieurs années.
Coûter plus cher à gérer si l’abattage devient finalement inévitable.
Un repérage précoce permet souvent de limiter les dégâts, d’adapter la taille, d’améliorer les conditions de sol ou, en dernier recours, de programmer un abattage sécurisé.
Les principaux signes d’un arbre en mauvaise santé
Un arbre ne “tombe pas malade” du jour au lendemain. La plupart du temps, plusieurs indicateurs apparaissent successivement sur le feuillage, l’écorce, les branches puis les racines ou le collet (base du tronc).
1. Feuillage : premières alertes visibles
Les feuilles sont souvent le premier élément à signaler un problème. Soyez particulièrement attentif aux signes suivants :
Jaunissement anormal (chlorose) en pleine saison de végétation.
Taches brunes, noires ou orangées évoquant une maladie cryptogamique (rouille, tavelure, oïdium, etc.).
Feuilles trouées, déformées, enroulées (insectes, chenilles, pucerons).
Chute précoce du feuillage dès l’été ou le début de l’automne.
Feuillage clairsemé ou présence de “trous” dans la couronne.
Il faut aussi tenir compte du type d’arbre. Un feuillu caduc perd naturellement ses feuilles en automne ; en revanche, un conifère qui brunit sur de grandes zones ou un arbre qui se dénude brutalement en été sont des signaux d’alerte.
2. Écorce et tronc : fissures, chancres, coulures
Le tronc reflète souvent l’état de santé général de l’arbre. Inspectez régulièrement :
Fissures profondes ou écorces qui se décollent sur de grandes zones.
Chancres (zones affaissées, crevassées, parfois entourées d’un bourrelet de cicatrisation).
Coulées de résine (sur conifères) ou de sève qui peuvent indiquer une attaque d’insectes xylophages.
Trous réguliers dans le bois (scolytes, capricornes, autres insectes foreurs).
Mousses et lichens : en eux-mêmes, ils ne sont pas forcément un signe de maladie, mais s’ils couvrent totalement l’écorce, ils peuvent traduire un déséquilibre.
Des fêlures verticales importantes ou un tronc creux doivent inciter à consulter rapidement un professionnel, car la stabilité mécanique de l’arbre peut être compromise.
3. Branches : bois mort et risque de casse
Les branches traduisent bien le niveau de vitalité de l’arbre. Soyez vigilant si vous observez :
Branches sèches, cassantes, sans bourgeons ni feuilles sur plusieurs saisons.
Bois mort en quantité dans la couronne, surtout au sommet (début de dépérissement).
Branches qui se cassent facilement au vent ou sous le poids de la neige.
Bourrelets de cicatrisation mal refermés autour de anciennes coupes de taille.
Une proportion limitée de branches mortes est normale sur un vieil arbre. Mais si les zones sèches progressent d’année en année ou concernent la charpente principale, une expertise s’impose.
4. Racines et base du tronc : une zone souvent négligée
Les racines ne sont pas visibles, mais leur état se devine à la base du tronc et au niveau du sol :
Champignons en touffes ou en consoles (armillaires, polypores…) au pied de l’arbre ou sur le tronc.
Sol qui se soulève ou qui se fissure d’un côté après du vent (racines potentiellement rompues).
Écorce ramollie, spongieuse ou fortement décolorée à la base.
Eau stagnante au pied de l’arbre pendant de longues périodes (asphyxie racinaire possible).
Les champignons lignivores sont particulièrement préoccupants : ils dégradent le bois et peuvent fragiliser fortement l’arbre même si le feuillage semble encore en bon état.
5. Présence de champignons, insectes et autres ravageurs
Certains organismes ne sont que des “opportunistes”, d’autres sont de véritables ravageurs. À surveiller :
Fruitiers attaqués par des pucerons, cochenilles, psylles en grande quantité.
Galeries sous l’écorce ou en spirale (insectes foreurs).
Champignons en forme de chapeau, d’éventail, de sabots sur le tronc ou les racines.
Chenilles défoliatrices qui mangent toutes les feuilles d’une branche ou d’une partie de la couronne.
Une observation régulière permet de distinguer une présence ponctuelle d’insectes (souvent tolérable) d’une véritable infestation chronique qui affaiblit l’arbre.
Tableau récapitulatif : symptômes fréquents et niveau d’alerte
Signe observable | Causes possibles | Niveau d’urgence indicatif |
|---|---|---|
Jaunissement généralisé des feuilles en été | Stress hydrique, carence, sol compacté | Moyen : surveiller et améliorer les conditions |
Taches brunes et chute précoce du feuillage | Maladie cryptogamique, humidité excessive | Élevé : avis professionnel conseillé |
Champignons au pied du tronc | Pourriture racinaire, champignon lignivore | Élevé : risque de chute, diagnostic urgent |
Nombreuses branches mortes dans la couronne | Dépérissement, taille inadaptée, vieillissement | Élevé : élagage sécuritaire à envisager |
Fissure profonde du tronc | Contrainte mécanique, gel, maladie | Très élevé : danger potentiel, intervention rapide |
Arbre malade, stressé ou simplement âgé ?
Un arbre affaibli n’est pas toujours “malade” au sens strict. Il peut être :
Stressé par la sécheresse, la pollution, un changement brutal de niveau de sol, un chantier proche.
Mal adapté au terrain (essence inadaptée, sol trop humide ou trop sec, manque de profondeur de sol).
Simplement âgé : un vieux sujet développe naturellement du bois mort, des cavités, des branches moins vigoureuses.
La clé est d’observer l’évolution dans le temps. Un arbre stable depuis des années avec un peu de bois mort n’est pas forcément à risque, alors qu’un arbre qui se dégrade rapidement sur 2–3 saisons doit faire l’objet d’un diagnostic.
Comment se faire une première opinion ?
Vous pouvez déjà vous poser quelques questions :
Le problème est-il localisé (une branche, un côté) ou généralisé ?
Les symptômes progressent d’année en année ?
L’arbre est-il exposé à un risque (proximité de maison, route, terrasse, aire de jeux) ?
A-t-il subi des travaux récents (terrassement, tranchée, construction) ?
Ces éléments aident un professionnel de l’élagage à distinguer un simple stress temporaire d’une pathologie plus grave ou d’un risque de casse.
Les gestes à faire… et ceux à éviter
Ce que vous pouvez faire vous-même
Pour protéger vos arbres, quelques gestes simples sont utiles :
Observer régulièrement l’arbre, au moins à chaque changement de saison.
Retirer avec prudence les petites branches mortes accessibles (sans grimper ni utiliser de moyens dangereux).
Améliorer les conditions de sol : paillage organique, limitation du tassement, arrosage raisonné en période de sécheresse.
Ramasser et évacuer les feuilles très malades tombées au sol pour limiter la propagation de certains champignons.
En parallèle, vous pouvez vous informer sur les maladies les plus courantes auprès d’organismes fiables comme le site de l’INRAE ou les fiches pratiques du Ministère de l’Agriculture.
Les erreurs fréquentes à éviter absolument
Certaines réactions bien intentionnées aggravent la situation :
Taille sévère ou mutilante (étêtage, coupes trop grosses) qui fragilise l’arbre et favorise l’entrée de maladies.
Appliquer des produits au hasard (désinfectants, peintures, remèdes “maison”).
Couper soi-même de grosses branches au-dessus d’une maison, d’une route ou de voisins, sans matériel adapté.
Ajouter de la terre ou du gravier au pied de l’arbre sur une grosse épaisseur, ce qui peut asphyxier les racines.
Un mauvais geste peut être irréversible. En cas de doute, mieux vaut demander un avis plutôt que de tenter une intervention hasardeuse.
Quand faire appel à un professionnel de l’élagage ?
Certains cas nécessitent clairement l’intervention d’un arboriste-élagueur qualifié :
Présence de champignons lignivores sur le tronc ou les racines.
Fissure du tronc ou forte inclinaison apparue récemment.
Gros bois mort en hauteur au-dessus d’une zone fréquentée.
Arbres proches d’habitations, de lignes électriques ou d’axes de circulation.
Un professionnel peut réaliser un diagnostic visuel approfondi, proposer un élagage adapté (sécuritaire, sanitaire, de restructuration) ou, si nécessaire, recommander l’abattage dans des conditions de sécurité maximales.
Ne tardez pas à demander un avis dès que vous remarquez plusieurs signes de dépérissement : la sécurité des personnes et des biens doit toujours primer.
Pour en savoir plus sur les services d’élagage, d’abattage et de taille proposés localement, vous pouvez consulter la page d’accueil de CANLAY ELAGAGE.
Questions fréquentes sur les arbres malades
Comment savoir si un arbre est vraiment malade ou juste en manque d’eau ?
Un stress hydrique se traduit souvent par un feuillage qui jaunit, flétrit puis tombe prématurément, surtout en période de chaleur. Toutefois, si le sol est régulièrement arrosé, que d’autres plantes autour se portent bien et que vous observez aussi des taches, chancres ou champignons, il est probable qu’une maladie soit en cause. L’évolution dans le temps est un bon indicateur : si, malgré une amélioration de l’arrosage et du sol, l’arbre continue de dépérir, l’avis d’un professionnel s’impose.
Un arbre sans feuilles est-il forcément mort ?
Non, un arbre sans feuilles n’est pas nécessairement mort. En hiver, les feuillus sont naturellement dénudés. En dehors de cette période, il faut vérifier la présence de bourgeons vivants et gratter légèrement l’écorce de petites branches : si le bois est vert et souple juste sous la surface, l’arbre est encore vivant. En revanche, si les branches sont cassantes, brunes à l’intérieur et que le tronc présente de grandes zones de bois sec, le sujet est peut-être mort ou en fin de vie.
Les champignons au pied d’un arbre sont-ils toujours dangereux ?
Certains champignons sont inoffensifs ou seulement “nettoyeurs” de bois mort, d’autres attaquent activement le bois vivant. Un champignon en touffe, en console ou en forme de sabot sur le tronc ou très près du collet doit toujours être pris au sérieux, car il peut indiquer une pourriture interne. Sans analyse en laboratoire, il est difficile d’identifier précisément l’espèce, mais l’apparition régulière de ces fructifications est un signal fort pour demander un diagnostic professionnel.
Que faire si une grosse branche semble fissurée ou prête à tomber ?
Éloignez immédiatement personnes, véhicules et mobilier de la zone située sous la branche concernée. Évitez de vous placer directement dessous pour inspecter. Ne tentez pas de couper la branche vous-même si elle est volumineuse, en hauteur ou proche d’un bâtiment : la trajectoire de chute est difficile à maîtriser. Prenez des photos à distance, notez depuis quand vous avez remarqué le problème, puis contactez un élagueur expérimenté qui pourra intervenir avec les équipements adaptés.
Peut-on sauver un arbre malade ou faut-il forcément l’abattre ?
Dans de nombreux cas, il est possible de stabiliser ou d’accompagner un arbre malade : taille sanitaire, allègement de la couronne, amélioration du sol, réduction des contraintes (trafic, travaux). L’abattage devient nécessaire lorsque la stabilité mécanique est trop compromise ou que la maladie est trop avancée, surtout si l’arbre menace des zones fréquentées. La décision doit être prise au cas par cas, après un diagnostic précis et en tenant compte à la fois de la sécurité, de la santé de l’arbre et de son environnement.
Et maintenant, que faire pour vos arbres ?
Si vous avez repéré certains de ces signes sur un ou plusieurs arbres de votre jardin, ne restez pas dans le doute. Commencez par observer calmement les symptômes, notez leur évolution, puis demandez si besoin l’avis d’un professionnel de l’élagage pour un diagnostic et des recommandations adaptées. Pour découvrir les prestations d’élagage, d’abattage et de taille de haies proposées par CANLAY ELAGAGE et entrer en contact avec l’équipe, rendez-vous sur la page d’accueil : www.canlay-elagage.fr.



